
Il y a des lieux où le basket n’est plus seulement un sport, mais une matière à créer, à raconter, à détourner. “HOOP DREAMS”, la nouvelle exposition signée Trajectoire Studio, fait partie de ces rares espaces où le jeu devient un langage artistique.
Au coeur de cette dynamique, il y a Jérémie Nassir, fondateur et directeur artistique, qui assure la ligne créative et la curation du studio, fidèle à une approche indépendante où l’art rencontre le basket.
"Le basket, c’est ce qui m’anime depuis tout jeune. J’y joue depuis mes 13 ans, et j’y joue encore aujourd’hui. C’est un sport qui porte une culture incroyable, que ce soit dans la musique, le cinéma ou la mode. Quand j’ai monté Trajectoire Studio, j’ai voulu mêler mes passions à mon métier. J’ai commencé avec une exposition en 2019, et ça a lancé le studio".

Pour cette édition, Trajectoire Studio réunit une vingtaine d’artistes avec pour seule consigne : le panier. Que ce soit dans la photographie, la peinture, le design ou la sculpture. Certains noms me parlent directement et je dois dire que je suis émue par la sélection (oui, carrément, aha).
D’ailleurs, Jérémie nous dit :
« Dénicher des talents, c’est naturel : rencontrer des gens, discuter, être curieux. Et je choisis des artistes que j’apprécie aussi humainement. »
On y retrouve Fifou, incontournable dans l’imagerie du rap français ; Bleu Mode ; Grems, figure du graffiti ; le collectif Hall Haus ; ou encore la peintre Johanna Tordjman. Et, comme quand il y en a plus, il y en a encore, on peut y voir Le Diamantaire ou encore Mallory Tolcher, la puissance féminine qui transforme le panier en objet sensible et délicat, et, à ma grande surprise, Waiting for Ideas ou Crosby Studio, dont j’adore les univers à titre personnel. Et bien d’autres que je vous laisse découvrir.

@misterfifou
Une salle met en lumière les origines iraniennes de Jérémie Nassir, avec une installation signée Mohammad Jamshidi, joueur emblématique de l’équipe d’Iran. Les tapis posés au sol, issus de la famille de Jérémie, donnent un contexte supplémentaire à l’ensemble.
"Mon père est iranien, et je ramène toujours un peu de persan dans mes expos. Même dans mon livre, je signe toujours : “Never forget your origins”. On vient tous de quelque part, socialement ou culturellement, et je n’oublie jamais d’où je viens."

On y découvre un travail d’une grande finesse, où la précision de l’artisanat perse dialogue avec les formes du basket.
Sur plus de 1 000 m², le public pourra découvrir des installations inédites, des oeuvres qui réinventent le panier comme un totem, un symbole, une architecture. On circule, on regarde, on joue. L’exposition n’est pas pensée comme un musée, mais comme un playground ouvert:
un endroit où l’on peut ressentir la culture basket, dans ce qu’elle a de social, d’esthétique et d’émotionnel. C’est aussi une manière de vivre le basket autrement.

Charles pétillon
“HOOP DREAMS” est au final une célébration de ce que le jeu représente : le mouvement, l’improvisation, les rencontres, la créativité. Un endroit où l’art s’inspire du sport, et où le sport se raconte comme une oeuvre.
Waouh, quelle poète. Allez-y, ça ne dure pas longtemps, vraiment pas longtemps.
C’est au 9 Passage du Cheval Blanc, Paris 11e.
Du 11 au 14 décembre, l’entrée est libre.


