
10 ans de Hip-Hop Symphonique, où comment réunir deux mondes que tout opposait (ou presque)
Depuis 2015, L’orchestre Symphonique de Radio France et Mouv’ ont décidé de s’associer. Au départ, l’idée est simple : proposer un espace où le rap rencontre le classique, où les envolées autotunées accompagnent celles des violons. Dix ans plus tard, la formule reste aussi simple, mais a conquis un public de plus en plus large et convaincu par cette rencontre artistique, unique dans le paysage français.
D’un côté, le rap et ses concerts faits de refrains fédérateurs, de basses lourdes, et d’un public qui s’hésite pas à chanter les paroles ou à sauter dans la foule. De l’autre, la musique classique et ses concerts en philarmonies, là ou les sièges et les gradins remplacent la fosse, là ou le public écoute sans hausser la voix, là où la contemplation remplace l’agitation. Sur le papier, les représentations de rap et de classique n’ont à peu près : rien à voir. Dans l’imaginaire collectif, tout semble même les opposer, et pourtant.
Dans la tête de Bruno de la Foresterie, directeur de Mouv’ à l’époque, l’idée émerge : à force de côtoyer les couloirs de Radio France, d’observer son orchestre qui joue dans son auditorium, il entame la discussion avec eux et ses équipes. Plus d’un an et demi de discussion plus tard, le premier format test naît en 2015, avec une line-up assez affolant, fait de MC Solaar, IAM, Youssoupha, Ärsenik, et Bigflo et Oli. Pourtant, Bruno nous confie que l’idée lui vient d’un groupe qui officie de l’autre côté de l’atlantique : « Qu’est-ce qu’on pouvait amener d’innovant ? Je me suis dit que ça serait le rêve d’avoir un Backing Band à la The Roots, qui joue derrière les artistes ».
De SCH à Ninho en passant par Gazo, Josman, Meryl et Tuerie, le Hip-Hop symphonique n’a pas arrêté de se reformer chaque année, jusqu’à cette date symbolique de 2025, dans laquelle La Fonky Family, SDM, Merveille, Favé et Franglish se sont réunis sur scène. Pour Issam krimi, le directeur artiste et pianiste du Hip-Hop symphonique, cette date de célébration est peut-être l’une des plus marquantes de sa carrière : « je le savais sur le papier, mais j’ai quand même été auto-halluciné de la richesse musicale de ce concert. Pour le public qui vient, c’est large ! »




