
À la recherche du son parfait.
Rares sont celles et ceux qui réussissent à créer leur propre sonorité. Pourtant, depuis ses premiers pas sur Fl Studio en 2019, la compositrice Meel B n’a cessé de réinventer sa proposition musicale. Avec comme boussole une seule ligne directrice, la recherche du son parfait :
"L’ambition première c’est ça depuis le début, créer ma sonorité, faire ce que je voulais écouter. Je me suis jamais dit que je voulais être différente, je suis juste allée là ou je voulais aller. Pour moi, c’est juste être soi-même. J’essaye pas de m’inspirer de quelqu’un, j’ai mes influences mais j’ai juste envie de les digérer pour ressortir quelque chose qui m’est propre."
Depuis que Khali repère au détour d’une de ses story instagram une instrumentale qui deviendra celle de Sans Peur, son premier placement, Meel B n’a jamais cessé de faire évoluer sa musique. D’abord avec S&S, son premier projet officiel de 4 titres avec La Fève, Zinée et Khali, puis l’année suivante avec un projet commun : Dirty Synths & Nice Bars, en collaboration avec Irko. Un terrain de jeu musical stéroïdé qui mêle basses vibrantes, synthétiseurs grésillants et rythmiques addictives. Déjà, son goût pour les croisements semble difficile à dissimuler :
"Quand t’aimes la musique, tu peux pas te brider à un genre. J’aime la Trap autant que le R’n’B ou que la musique club. Se limiter à un genre n’a pas de sens. Plus ta culture musicale est large, plus tu fais des trucs croisés. Les musiques hybrides, elles permettent de créer des ponts, je me reconnais beaucoup là-dedans".

Photo : Jocelyn Hamel @jocelyn_hamel
Alors, quand vient la question de sa condition, celle de seule compositrice française remarquée à sortir des projets sous son nom, Meel B répond : « Je pense que je suis vraiment la seule à sortir des trucs. Et en même temps je comprends, quand t’es une meuf on peut tout de suite te ramener à ton physique ». Un travers du public et de l’industrie qu’elle a longtemps cherché a éviter : « Au début je montrais pas ma tête du tout, parce que je voulais que les gens se concentrent vraiment sur ma musique. Quand t’es une meuf, les gens s’attardent directement sur ton physique, alors qu’au final le principal, c’est la musique. Être anonyme, sans visage, c’était une manière de me protéger. J’avais du mal à me montrer pour ces raisons, mais maintenant c’est différent. J’ai pris en confiance, je pense que j’ai réussi à fédérer un public qui comprend ma musique aussi, et ça ça m’aide pour me dévoiler un peu plus en tant que personne. »
En 2024, Meel B sortait UFONY, son premier long format aux mélodies extra-terrestres, né de la contraction entre U.F.O et Symphony. Une nouvelle étape dans son exploration expérimentale, qui flirt avec les contre-temps et des attributs club marqués. Une étape vers laquelle elle se tourne progressivement depuis ses DJ sets remarqués, notamment sur la scène de We Love Green au printemps 2024 :
"J’ai envie de faire danser les gens. Le fait d’être une DJ, de faire de la scène ça m’a grave influencé, j’ai aussi envie de retranscrire ça dans ma musique". De quoi écrire une nouvelle étape pleine de croisements dans la carrière de la compositrice la plus prometteuse de sa génération.


